WINTZENHEIM.HISTOIRE

1871 : une photo exceptionnelle de la Chapelle Notre-Dame


Hormis un daguerréotype de 1856, la plus ancienne photo "papier" de Wintzenheim est sans conteste celle de la Chapelle Notre-Dame du Bon-Secours, une photo prise lors d'un pèlerinage le 15 août 1871, il y a exactement 150 ans.

Selon l'historien Christian Kempf, il s'agit d'un tirage sur papier albuminé d'après une plaque de verre au collodion. D'un format de 31 x 23,5 cm, elle porte la signature du photographe Joseph Tiator de Colmar. Cette photo est d'autant plus intéressante que les vues prises à l'époque étaient rarement animées avec autant de personnages. Elle est, de ce point de vue, exceptionnelle.

Retour à Wintzenheim après un détour par l'Allemagne

On ne sait pas dans quelles conditions cette photo prise il y a 150 ans a été conservée. Toujours est-il qu'un jour, elle s'est trouvée en possession du photographe Julien Ackermann de Wintzenheim (son père ou sa mère seraient-ils parmi les pèlerins ?). Il en a fait des retirages au format carte postale en inscrivant la date de 1870, puis a vendu l'original au collectionneur Edmond Schillinger, décédé en 2011 à l'âge de 96 ans. Sa collection a été disséminée et la photo de la Chapelle ND s'est ainsi retrouvée chez un marchand du Bade-Wurtemberg qui l'a proposée, via les Archives départementales du Haut-Rhin, à Guy Frank, membre de la SHW, qui l'a acquise, garantissant ainsi son retour à Wintzenheim. En 2021, cette précieuse photo a rejoint la Photothèque de la Société d'Histoire.

Wintzenheim

L'original de la photo, prise il y a 150 ans, porte la légende suivante : " N.D. de Bon Secour Wintzenheim Anno 1871 "
(Photothèque SHW TGF 033)


Histoire du pèlerinage « Notre Dame du Bon Secours » d'après Auguste Scherlen

Vers l'an 1700, la chapelle du prieuré de Saint-Gilles qui abritait une statue de Saint-Gilles et de la Vierge, était abandonnée depuis plus de cent ans. Nous ne savons rien du devenir de la statue de la Vierge pendant ce temps. Sans doute des mains aimantes l'avaient-elles abritée pendant cette période de guerres. Lorsque des temps plus pacifiques pour la religion furent revenus, elle fut érigée dans une petite niche du tronc d'un vieux chêne près de la route qui menait de Wintzenheim à St Gilles. Ceci se passa au début du 18ème siècle. Cependant, lorsqu'en 1713, la chapelle de St Gilles fut de nouveau rendue au culte, la statue n'y fut pas transférée.

La vénération de la statue dans sa niche, pénétra le peuple des croyants. De nombreux pèlerins vinrent à cet oratoire en bois. Tous les habitants du voisinage prirent l'habitude de s'arrêter en ces lieux pour y prier la Mère de Dieu. En considération de nombreuses grâces reçues par les pieux suppliants, la statue fut appelée « Notre Dame du Bon Secours ».

Wintzenheim

La Piéta au pied de laquelle est gravée la date de 1627 (photo Gilbert Bombenger, 2021)

A cette époque, vivait au château de la Thurnburg à Wintzenheim [l'actuel Hôtel de Ville] une pieuse famille noble qui s'intitulait von Kesselring von Thurnburg. Philippe von Kesselring était plein d'enthousiasme pour l'oratoire et le fit entretenir avec beaucoup de soins. Le chêne et son oratoire durent céder la place, vers le milieu du 18ème siècle à la route de Colmar à Munster qui eut pour conséquence l'élargissement du chemin de St Gilles. Ph. von Kesselring qui à cette époque était déjà très âgé, fit construire sur ses terres une petite chapelle immédiatement au bord de la nouvelle route. Il y fit placer la vieille statue de la vierge et entretint la petite église avec amour et soin jusqu'à son décès. Par un acte de dernière volonté, il confia expressément la chapelle à la protection de son petit-fils Antoine von Clebsattel-Kesselring.

Parmi les nombreuses personnes pieuses qui venaient vénérer la statue dans la petite église, se trouvait Jacques Baltzinger, aveugle de naissance, de la commune. Il était originaire de Muntzenheim et avait été élevé chrétiennement par des parents pieux. Enfant déjà, il aimait ardemment prier et supportait sa peine avec résignation dans la volonté divine. Lors de sa première communion il connaissait mieux ses devoirs de chrétien que beaucoup de ses camarades du même âge.

Baltzinger passait tous les jours plusieurs heures à la chapelle. Il priait la Mère de Miséricorde de lui donner la vue en promettant d'agrandir et d'enjoliver la chapelle et de consacrer sa vie au service de la Mère de Dieu.

Un jour, alors qu'il était en prière devant la statue, il sentit comme des écailles lui tomber des yeux. Il vit réellement l'image dont il avait souvent entendu parler et qu'il aimait. Il sortit en hâte et vit pour la première fois le soleil rayonnant, l'azur de la voûte céleste et la vaste terre. Sa prière était exaucée. Il jeta le bâton dont il se servait. Hors de lui de joie, il courut au village. A tous les habitants qu'il croisait il cria la bonne nouvelle « Je vois, je vois ! ». Son chemin le conduisit à l'église pour remercier Dieu pour la grâce reçue. L'heureux homme était suivi par une foule d'habitants du lieu. Tous louaient, bénissaient et remerciaient Dieu et la Vierge pour la guérison miraculeuse. Le curé Plagnat qui administra la paroisse de Wintzenheim de 1830 à 1854, confirma ce premier miracle. A son arrivée il trouva encore plusieurs vieillards qui avaient connu Baltzinger aveugle, puis voyant. De même le curé Maudrux confirme cet événement miraculeux dans un écrit de 1858.

Après sa guérison miraculeuse, Baltzinger, le béni de Dieu, décida de se faire ermite. Il voulait construire sa cellule près de la chapelle pour être toujours près du lieu où la grâce l'avait touché. Fidèle à sa promesse mais très pauvre, il parcourait la région pour solliciter la bienveillance de bonnes âmes. La famille Kesselring l'accueillit très favorablement. Dame Sybille von Kesselring von Clebsattel, la fille de Ph. von Kesselring, qui avait déménagé en 1760 à la Thurnburg de Wintzenheim, après le décès de son mari François Christophe Antoine von Clebsattel, bailli de la ville et de la seigneurie de Thann, fit don à Baltzinger d'une partie de son champ sur lequel s'élevait la chapelle. Le baron d'Andlau, bailli de Kaysersberg et co-seigneur de Wintzenheim, lui permit, avec l'assentiment des édiles de la commune, la construction. Il l'autorisa aussi à prendre le bois de construction nécessaire dans la forêt communale. Baltzinger construisit donc son ermitage en 1761. Les dons reçus lui permirent aussi d'agrandir et d'enjoliver la petite église construite par Ph. von Kesselring, comme il l'avait promis. Antoine von Clebsattel-Kesselring observa ponctuellement les dernières volontés de son grand-père. Il protégea particulièrement la petite église.

Il donna le bon exemple ainsi que sa mère, Sybille von Kesselring von Clebsattel. Tous deux, ils enthousiasmèrent les habitants du lieu pour la vénération de la Mère de Dieu et répandirent de toutes leurs forces la prière à la Vierge. Des pèlerins venaient tous les jours de près ou de loin à Wintzenheim. Le renom du nouveau sanctuaire se répandit au loin.

La chapelle bénéficia de nombreux dons et fondations qui lui assurèrent un long avenir. En 1770 un capital de 750 livres était déjà versé. Le Schultheiss Nicolas Braun, bailli de Kaysersberg, avait donné 300 livres, le bourgeois Claude Sutter, propriétaire de l'auberge « Zur Sonne », 300 livres et le bourgeois Sébastien Eydenschenk, laboureur, 150 livres. Grâce aux soins de la famille Kesselring-Clebsattel et du frère Baltzinger, la petite église se trouvait dans un excellent état tant du point de vue du bâtiment que de la propreté et était donc digne d'accueillir la célébration de l'eucharistie.

En 1770, les représentants de la commune se tournèrent vers le prince-évêque de Bâle, Wintzenheim dépendait alors de son diocèse, pour lui demander de bénir la chapelle et d'y autoriser la célébration de la Sainte Messe.

L'évêque de Bâle, Simon Nicolas de Montjoie, envoya le doyen Johann Adam Schultz, curé de Soultzbach, et le curé Jean Baptiste Bohn, secrétaire du diocèse, à Wintzenheim pour y procéder à la visite de la chapelle.

D'après le rapport du 9 janvier 1771, la chapelle était de construction récente, longue d'environ 9 mètres, large de 4 et d'élévation correspondante. Au nord se trouvait la sacristie et un petit local d'habitation pour le gardien.

La petite église était érigée immédiatement au bord de la route de Munster et touchait vers la montagne [à l'ouest] à un chemin du vignoble qui menait à Turckheim.

Près de l'entrée au fond se trouvait l'autel surmonté de la statue miraculeuse. L'autel était orné d'un crucifix, de six candélabres et de quelques décorations. Il contenait une pierre d'autel amovible. Au demeurant tout était dans un très bon état de propreté. Comme les revenus de chapelle se trouvaient conformes à ce que les demandeurs indiquaient dans leur supplique, l'évêque n'hésita pas : il fit consacrer la chapelle et y autorisa la célébration de la messe.

L'ermite Baltzinger servit avec ponctualité de gardien de la chapelle. Son souci pour la Mère de Dieu ne connaissait pas de limites et son exemple de piété et de vertu lors des offices, comme pour les autres bonnes œuvres, édifiait chacun. Baltzinger décéda pieusement et confiant en Dieu dans sa cellule à côté de la chapelle le 29 décembre 1779, âgé de 50 ans et 8 mois. Il légua tout son avoir, qui, déduction faite de tous les frais, s'élevait à 750 livres, à la chapelle pour son futur agrandissement et embellissement. Il fonda 12 messes par année en la chapelle pour le salut de son âme. Dans son acte de décès il est désigné comme fondateur de la chapelle de la Sainte Vierge à Wintzenheim.

Après le décès de Jacques Baltzinger, la chapelle et l'ermitage devinrent propriété de la commune. Le baron d'Andlau fit don au sanctuaire de deux tableaux dont l'un représente Notre Dame du bon conseil et l'autre N.D. de la victoire. Ces tableaux, avec leur dédicace et les armoiries du baron demeurant à Colmar, se trouvent aujourd'hui à la sacristie de l'église paroissiale de Wintzenheim.

En 1789, sur l'injonction du curé Mourché comme le demandaient les dernières volontés de Baltzinger, la chapelle de la Vierge fut embellie et dotée d'un petit clocheton. Les travaux coûtèrent 570 francs.

La chapelle resplendissait dans sa splendeur lorsqu'éclata la Révolution. Elle lui fut sacrifiée. Le 20 avril 1792, la chapelle fut mise aux enchères comme bien national. Les bâtiments et le jardin potager de 8 Schatz furent estimés à 820 livres. Obligation fut faite à l'acheteur de démolir les bâtiments dans un délai d'un mois et de rendre la place à la Nation. Tout le reste, l'autel, les ornements et objets du culte, était également réservé à la Nation. Le ci-devant administrateur de la chapelle, Claude Sutter, acquit les bâtiments pour 825 livres. Il ne se conforma pas aux conditions de la vente, mais installa plus tard une filature dans la chapelle.

Environ trois semaines après les enchères, le commissaire Weimann, chargé par les habitants de Wintzenheim, demanda l'autorisation au District, par un écrit du 16 mai 1792 de pouvoir transférer à l'église paroissiale, lors d'une procession solennelle, les objets qui se trouvaient encore à la chapelle : la statue miraculeuse et tous les objets du culte. D'autre part les Wintzenheimois exigèrent que Joseph Freyburger le trésorier de la chapelle rende des comptes, ce qu'il n'avait plus fait depuis 3 ans, et que l'argent soit versé à la fabrique de l'église.

Cette lettre se trouva directement entre les mains de Pierre Erasme Tissot, membre du district et qui plus tard habitera la Thurnburg. Ce dernier fit faire l'inventaire des ornements de la chapelle en présence de Théobald Müller et Jean Spannagel, officiers municipaux et de Jean Baptiste Kugler greffier du tribunal de paix de Ruffach (18 mai 1792).

Les objets restèrent en attendant chez Caspard Weibel, le gardien de la chapelle qui les montrait à chacun sur demande. Le 27 février 1793, Joseph Freyburger, l'ancien trésorier de la chapelle qui avait eu connaissance de la lettre du 16 mai 1792, parut devant le commissaire Tissot. Il lui déclara être encore en possession de plusieurs objets qui venaient de la chapelle de Wintzenheim. Il avait aussi eu de l'argent qu'il avait dû livrer sur demande à la fabrique de l'église.

D'autres ornements auraient été portés six mois avant à l'église paroissiale.

Tissot, sur ordre du commissaire du district et en présence des officiers communaux Thomas Krick et Georges Hebinger ainsi que de Jean Klein, greffier du tribunal de paix de Wintzenheim, fit l'inventaire de ces objets.

Tissot emporta toutes ces affaires et les livra au directoire du district. Le lendemain, il rendit les habits de la statue miraculeuse à la commune.

Pendant la Terreur, l'église paroissiale fut transformée en temple de la raison. Des chrétiens pieux cachèrent la statue de la Vierge sous l'escalier menant au clocher à l'extérieur de l'église. Tous les jours, des pieuses personnes vénéraient Notre Dame ; ils se rassemblaient au cimetière qui entourait l'église près de l'endroit où était cachée la statue et disaient le chapelet pour demander des temps meilleurs.

Les jacobins de la commune savaient où était cachée la statue. Aucun d'entre eux n'osa avancer ses mains infâmes vers celle qu'il avait vénérée lui même dans le temps. Ils ne dérangèrent pas non plus les gens qui vénéraient la statue dans sa cachette. Après la Terreur, on ramena la statue à l'église. De nombreux pèlerins et des gens pieux y dirigèrent leurs pas pour prier, surtout le samedi. La vénération de la Mère de Dieu reprit de plus en plus d'ampleur.

En 1810, l'ancienne chapelle se trouva en possession de Laurent Forny. Ce dernier désirait ouvrir de nouveau la petite église. Cependant, en accord avec les autorités locales, l'épiscopat refusa sa demande.

En 1819, devant le danger de voir la chapelle tomber en des mains de gens de croyance différente et de voir ainsi le sort du pèlerinage définitivement compromis, 11 citoyens de Wintzenheim s'assemblèrent et rachetèrent le bâtiment au propriétaire L. Forny pour 900 francs (16 mai 1819). Il s'agissait de Jean Baptiste Baffrey, Jean Freyburger, Caspar Kuehn, Joseph Schluck, Louis Meyer, Mathias Schneider, Joseph Meyer von Guthmann, Adam Klein, Joseph Kempf, Michel Guthmann et Sébastien Meyer.

La chapelle et le terrain qui lui appartenait, furent donnés en gestion à la fabrique de l'église qui, plus tard acheta le tout. Cette acquisition fut approuvée, sur demande de l'évêque de Strasbourg, par ordonnance royale du 3 décembre 1826. Depuis ce jour, la chapelle appartient à la fabrique de l'église et porte par décret le nom de « Chapelle Notre Dame du Bon Secours ». Le curé Kessler demanda, dès le rachat de la chapelle, l'autorisation de l'évêque de ramener la statue miraculeuse dans sa maison et de pouvoir, comme dans le temps, y célébrer la messe, plusieurs fois par semaine et surtout le samedi et aux fêtes mariales. L'évêque accéda à la demande du curé Kessler et lui permit de rouvrir la chapelle. L'affluence au lieu de grâce fut telle, surtout le dimanche, que les croyants délaissèrent en grande partie les offices à l'église paroissiale. Le curé du lieu se vit contraint de fermer la chapelle le dimanche. Le 19 mars on consacra de nouveau la chapelle et on bénit une petite cloche. Une deuxième cloche fut bénie environ 14 années plus tard, les parrains en étaient Louis Honorat et Rosalie Baffrey.

Le 25 mars, - fête de l'Annonciation, - le curé du lieu, assisté de deux prêtres, apporta la statue miraculeuse dans sa maison nouvellement ornée, lors d'une procession solennelle.

La petite chapelle construite par Ph. Von Kesselring et agrandie par Jacques Baltzinger fut démolie en 1830 et remplacée par une construction neuve un peu en retrait de la route. Cette construction fut terminée en 1831. Le curé Plagnat, avec la permission de l'évêque, bénit la chapelle le 13 juin de la même année. Le curé Burtz de Turckheim procéda à la consécration solennelle du lieu le 2 juillet 1831.

En 1832, lors d'une épidémie de choléra, le recteur de Wintzenheim fut autorisé à conserver le Saint Sacrement en la chapelle et d'y faire réciter chaque soir le chapelet avec exposition et bénédiction du Saint Sacrement. Lorsque l'épidémie fut terminée, la permission fut retirée. La conservation du Saint Sacrement fut autorisée définitivement en la chapelle en 1850. Auparavant cet événement n'eut lieu qu'à des occasions spéciales.

De temps en temps la chapelle fut transformée et embellie.

En 1862, la foudre frappa le chœur de la chapelle et provoqua un incendie, vers 10 heures du soir. Des témoins oculaires relatent que le dais sous lequel se trouvait la statue brûla, mais que la vierge elle-même quoique revêtue d'un vêtement garni de dentelles resta intacte.

Par suite dans les années 1860, le curé Maudrux fit construire une niche derrière l'autel dans le chœur dans laquelle on mit la statue. La sacristie fut agrandie.

Wintzenheim

La Piéta dans sa niche, derrière l'autel (photo Gilbert Bombenger, 2021)

D'année en année, le nombre des pèlerins augmenta de sorte que la chapelle ne pouvait contenir que la moitié des gens. Un agrandissement du bâtiment se révéla nécessaire en 1870.

Le curé Maudrux dut recourir à la générosité des croyants. Les habitants de Wintzenheim, dans l'enthousiasme et la joie, aidèrent leur curé. Ils charrièrent bénévolement les pierres pour la nouvelle construction. Les quêtes lors des fêtes de la Sainte Vierge rapportèrent d'importantes sommes d'argent et des dons nombreux vinrent de Colmar, Turckheim, Wettolsheim et toute la région. La construction fut terminée en 1870. La chapelle bâtie en 1830 fut précédée d'une annexe, surmontée de deux tours, comportant les confessionnaux et la tribune d'orgue. Le lieu de pèlerinage eut l'aspect actuel, d'après une chapelle d'Einsiedeln que le curé Maudrux avait visitée un jour avec son vicaire l'abbé Iselin.

Wintzenheim

La Chapelle Notre-Dame en 1899 (collection Guy Frank)

Les chargés d'âmes qui suivirent eurent à cœur le soin de la chapelle et l'embellirent selon leurs moyens.

En 1884, du temps du curé Deyber, la fabrique de l'église acquit un terrain de 72 ares pour y construire une maison missionnaire et une clinique. Les gens de Wintzenheim apportèrent de nouveau les pierres bénévolement. L'oeuvre, cependant ne vit pas le jour et les pierres furent vendues plus tard au profit de la chapelle.

Le curé Schermesser fit embellir l'intérieur du lieu de culte en 1900. Les frais furent couverts par des dons, des legs et une loterie. Le curé Birgy, enfant de Wintzenheim mais exerçant à Zellenberg donna un nouveau maître-autel. L'intérieur fut doté d'une nouvelle chaire et de bancs. Le plafond en plâtre fut remplacé par des lambris. Les murs ainsi que le plafond furent ornés de peintures de style et les fenêtres garnies de vitraux. Quelques années plus tard on remplaça les tableaux du vieux chemin de croix par des nouveaux. Lorsqu'en 1911, le curé Schermesser se retira après 17 années d'activité à Wintzenheim, l'extérieur fut ravalé et l'entrée principale décorée de peintures adéquates. Ainsi, la petite église s'ornait d'année en année. A l'arrivée du curé Straumann en novembre 1911 elle resplendissait d'une digne beauté.

Un harmonium a remplacé le vieil orgue pour accompagner les chants liturgiques. Les murs des locaux des confessionnaux sont entièrement recouverts d'ex-voto.

En face de l'entrée latérale on a placé l'antique représentation de St Gilles qui vient de la chapelle St Gilles et est déjà mentionnée dans une lettre de 1622. Au début du 19ème siècle les paroissiens de Wintzenheim durent arrêter leurs processions séculaires pendant les Rogations et pour la fête de St Gilles vers le petit couvent. La statue de St Gilles fut alors transférée à la chapelle N.D. du Bon Secours et les pèlerinages continuèrent vers ce lieu.

La croix qui fut érigée en 1835 dans la cour de la chapelle, vient également de St Gilles.

Le curé Maudrux recommanda cette croix et l'image de St Gilles à la protection particulière de ses paroissiens.

Les habitants de Wintzenheim sont fiers de leur pèlerinage. Comme leurs ancêtres, ils cherchent à se montrer dignes de l'honneur d'avoir dans leur voisinage un trône miraculeux de la Mère de Dieu.

Source : Annuaire n° 4-2000 de la Société d'Histoire de Wintzenheim, d'après Auguste Scherlen


Devant la chapelle, on aperçoit des voitures attelées.

L'une d'elles est celle du voiturier M. Barondeau de Wintzenheim, qui faisait office de taxi et cherchait les pèlerins à la gare de Colmar.

En effet, le train à vapeur Colmar-Wintzenheim n'existait pas encore en 1871 : il ne fut inauguré qu'en 1885...

Wintzenheim

Zoom de la photo originale, montrant les voitures-taxi attelées


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